Le Centre de valorisation organique de Lille Sequedin a été le premier à injecter du biométhane dans le réseau. A terme, sa production devrait couvrir les besoins d'une centaine de bus.
En juin 2011, le Centre de valorisation organique (CVO) de Lille Métropole (Nord) a été le premier à injecter du biogaz dans le réseau de GrDF. C'est d'ailleurs grâce à ce projet que le cadre réglementaire français a évolué.
Mis en service en 2007, le centre est dimensionné pour accueillir chaque année 108.000 tonnes de déchets organiques provenant de la collecte sélective menée auprès de 550.000 habitants, des déchets verts déposés en déchetterie et des déchets organiques provenant de la restauration collective publique et des espaces verts.
Entre mi-juin et fin novembre 2011, 240.000 m3 de biométhane ont été injectés. A terme, la production annuelle devrait atteindre 4.111.000 m3/an (soit l'équivalent de 4.480.000 litres de diesel), avec un débit de traitement de biogaz brut de 650 m3/h. La production devrait couvrir les besoins d'une centaine de bus qui desservent quotidiennement la communauté urbaine. De plus, 25.000 à 30.000 tonnes de compost seront produites chaque année.
L'injection permet plus de flexibilité
Pour alimenter les bus, deux solutions étaient possibles : l'utilisation d'une canalisation dédiée vers le dépôt de bus de Sequedin ou l'injection dans le réseau de gaz naturel. Dans un premier temps, d'octobre 2010 à juin 2011, le biométhane a été livré directement par la canalisation dédiée. A partir de juin, le biométhane a été injecté.
"L'option historique de livraison par canalisation dédiée a permis le développement du projet du CVO avec un système innovant de valorisation du biométhane produit. Cependant, l'injection du biométhane dans les réseaux déjà pratiquée dans d'autres pays européens comme la Suisse et la Suède a toujours constitué un objectif pour Lille Métropole car cette option apporte une souplesse importante dans la gestion des livraisons de biométhane au dépôt bus en réduisant les quantités à stocker", explique Lille Métropole. En effet, précise Henri Gadaut, vice-président de Lille Métropole, "les autobus sont remplis la nuit alors que la production de biogaz s'effectue dans la journée. La première solution nécessitait donc de stocker le biogaz produit, ce que nous évite l'injection dans le réseau".
Autre argument d'importance : le tarif d'achat pour l'injection du biogaz produit. Fin novembre 2011, le gouvernement a fixé des tarifs allant de 4,5 à 9,5 c€/kWh PCS (centimes d'euro par kilowattheure pouvoir calorifique supérieur), selon la capacité et les caractéristiques de l'installation.© Tous droits réservés Actu-Environnement
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